Bâti sur un éperon rocheux, le village de Pourrières, dernière vigie du flanc sud-est de la Montagne Sainte-Victoire, rappelle le souvenir des Salyens, habitants de cette région, puis des Romains, venus apporter leur civilisation.
De nombreux vestiges attestent de leur présence. Juste avant cette période d’installation se déroula au bord du fleuve l’Arc la célèbre bataille remportée par le général Caius Marius contre les Teutons et Ambrons déferlant du Septentrion pour envahir Rome en 102 avant JC. Le nom de Pourrières viendrait de » champs pourris » (campi putridi), en raison de l’abondance des ennemis tombés à terre.
Vers la fin du moyen âge, ce territoire fut gouverné durant 4 siècles par la famille de Glandevès, l’une des plus importantes de Provence. Le roi François 1er logea dans leur beau château lors de son expédition d’Italie. Plus tard, en 1564, Charles IX et sa mère Catherine de Médicis y passèrent avant d’aller se recueillir sur le tombeau de Sainte-Marie Madeleine à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Le château fut démantelé au cours de la révolution de 1789.
En 1568 fut fondé le couvent des Minimes, contigu à l’antique église de Notre-Dame du Bois, doté pour douze religieux. Ce monastère cessa toute activité en 1770. La grande peste de 1720 épargna le village, et la population décida de commémorer chaque année ce prodige lors de la fête du Vœu, tradition toujours observée de nos jours.
La famille paternelle du peintre Paul Cézanne est originaire de Pourrières, où elle joua un rôle durant la révolution.
Parmi ses habitants célèbres, Pourrières compte :
Michel de Bourges, né en 1797. L’un des plus grands avocats du XIXème siècle, défenseur fougueux de la cause républicaine.
Germain Nouveau, né en 1851. Ami de Verlaine et de Rimbaud, ses poèmes tour à tour mystiques ou sensuels sont célèbres dans le monde entier.
Joseph Pascal, qui publia plusieurs livres dont : ‘Les mémoires d’un homme de raison’ et ‘Le journal d’un nonagénaire’.
Honoré Silvy, conteur, comédien, également félibre contemporain, qui fut un ardent défenseur du parler et des traditions provençales.
La pianiste Jacqueline Eymar (1922-2008), Grand Prix du Disque pour ‘Le Zodiaque‘ de Georges Migot, qui a consacré sa carrière à la musique de chambre avec le Trio Kehr (Allemagne), a vécu de 1984 jusqu’à sa mort aux Hermentaires, commune de Pourrières.
Pour aller plus loin |
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Sainte-Victoire et Pourrières |